14 avril 2024

Gewurztraminer, Grand Cru Eichberg 2016, domaine Paul Gingliger

Une fois n'est pas coutume, direction l'Alsace avec ce Gewurztraminer Grand Cru Eichberg 2016, domaine Paul Ginglinger : un équilibre riche, demi-sec et super élégant, avec un supplément de volume, de densité et de granulosité noble. Nez de taffetas, sur la rose, on a l'impression de caresser les pétales. Bouche complexe, riche, aromatique, demi-sucre, sur la rose et le zan, avec un joli grain. Finale superbe, claquante, fraiche, laissant une impression de sucre candy sur les lèvres. Magnifique

5 avril 2024

Dégustation au domaine Alain Gras à Saint Romain (21)

Retour à Saint Romain pour faire découvrir la gamme des vins du domaine Alain Gras à un ami. C’est Alexandre qui nous reçoit et qui mène la dégustation avec des commentaires précis, concis et parfaitement adaptés à nos besoins.


St Romain, Cinq Climats 2022 : un nez complexe, sur un équilibre frais et citronné, avec un supplément de structure par rapport à octobre dernier. Bouche sérieuse, vineuse, avec un partage entre un côté acidulé vif et un gras corpulent. Belle empreinte jusqu’à la finale fraîche. Excellent

St Romain, Sous le château 2022 : un nez présentant une définition plus précise, une pointe d’élevage bien dosée, des fragrances finement grillées, toujours sur un équilibre « St Romain », frais. Bouche présentant une acidité plus importante, mais pas plus marquée, la structure, l’élevage et la floralité venant complexifier l’ensemble. Une finale plus précise, plus allongée et cristalline, pour une garde certaine d’au moins 7 à 8 ans. Excellent +

Auxey Duresses, les Crais 2022 : nez plus opulent, plus rond et plus aromatique, avec une belle assise terrienne. Notes grillées élégantes en complément. Bouche bien structurée, entre fraîcheur, rondeur et acidité fine. Une mâche assez « ferme » très prometteuse. Grande vinosité. Excellent +

St Romain 2022 : un magnifique nez fruité, étincelant, profond, marquant, sur la cerise et le réglissé. Une bouche construite, avec une première impression ronde. C’est complexe, entre maturité du raisin, assisse tannique mesurée et un aspect presque gouleyant. Une grosse gourmandise qui sera difficile de laisser vieillir tant le vin est bon aujourd’hui. Excellent

Auxey Duresses, Très vieilles vignes 2022 : changement de registre avec un degré supplémentaire franchi. Nez sur les fruits noirs, denses, profonds et concentrés. Une pointe de végétal noble, une touche épicée. Bouche de grand pinot, avec des tannins encore finement anguleux à ce stade, une acidité suave et une finale tout en charme. Grand vin de gastronomie en devenir. Excellent +


Confirmation de l’évolution, dans le bon sens, des 2022 dégustés à l’automne. Nous avons eu la chance de gouter à la nouvelle cuvée parcellaire (Sous le Château), un futur premier cru, qui se révélera tranquillement avec le temps.

Passage de témoin entre générations parfaitement réussi, mais nous n’en doutions pas. RDV à l’automne pour les 2023.


Bruno


Déjeuner à l'Agastache à Volnay (21)

Adresse maintenant incontournable, le restaurant l’Agastache à Volnay nous a une fois de plus proposé une cuisine bistronomique de grande qualité, faite comme à la maison, sans esbrouffe, avec des produits « simples » que le chef sait associer et sublimer. Cela mériterait sans doute une distinction dans le guide du pneu !

Service décontracté, avec beaucoup d’humour, dans un esprit bon enfant.

Au menu :


Houmous à la spiruline / Burrata


Epaule de cochon confite / Purée de butternut / Bouillon aromatique


Tarte minute / sorbet marron


Nous avons bu un DOCG Barolo, Serralunga d’Alba 2012, Paolo Manzone : nez très expressif, sur les fruits noirs, la maturité du raisin. Une touche compotée fine, une pointe de pruneau en complément pour un vin encore dans la force de l’âge. Des notes aériennes et fraîches se développent à l’aération, notamment l’aneth. Bouche méridionale structurée élégante, avec une grande acidité qui s’associe parfaitement avec des tannins de caractère mais fins. Un végétal noble est présent tout au long de la dégustation, jusqu’à une finale sur les amers épicés salivant. Rondeur et allonge sur la fraîcheur, petit grain salivant. Excellent +


Nous reviendrons avec grand plaisir.


Bruno


Dégustation de prestige au domaine Rapet à Pernand-Vergelesses (21)


Dégustation de prestige organisée ce week-end au domaine Rapet, avec pour thème « Evolution des grands terroirs à travers le temps ». Comparons l’évolution des grands terroirs de Pernand et alentours sur un même millésime.


Le lieu : la cuverie sise près du cimetière de Pernand, offrant de l’espace et une température de dégustation quasi-idéale, à l’abri du soleil et des quelques averses toujours à craindre.

L’idée : 13 stands dédiés chacun à une année, dont deux « mystères ».

Compte-tenu des conditions, mes notes seront concises et je ne mettrai pas d’appréciation, sauf à quelques exceptions.


Fût n°1 : 2022, le petit dernier, cueilli fin août. Grâce aux pluies de juin puis à la canicule estivale, des Pinots tout en équilibre sur la fraîcheur et les petits fruits rouges.

Chorey-les-Beaune Vieilles Vignes 2022 : un vin gourmand, sur le fruit / la cerise, une belle mâche.

Aloxe-Corton 2022 : vin structuré, avec une belle acidité, une charge tannique de belle construction.

Beaune premier cru les Cents Vignes 2022 : du caillou chaud, un grain expressif et une acidité encore à fondre.


Fût n°2 : la vigne fatiguée des grêles successives donne en 2015 une petite récolte d’une grande concentration, année solaire et sèche de grande garde.

Pernand-Vergelesses premier cru Ile des Vergelesses 2015 : un nez de cerise fumé profond, à peine évolué, un grand vin élégant, une bouche en dentelle. Grand potentiel.

Corton grand cru 2015 : vin de terroir charpenté, de la terre, réglissé.


Fût n°3 : millésime mystère … ces deux cuvées ont été vendangées le 15 septembre, année de bise et de soleil … des vins purs et structurés.

Aloxe-Corton : légère évolution, vin terrien et structuré, pointe d’épices douces.

Pernand-Vergelesses premier cru Ile des Vergelesses : grand vin, depuis le nez, à peine évolué, élégant, profond, jusqu’à la bouche complexe et structurée. Finale glycérinée de bel effet.

ð  Je décèle un millésime plutôt chaud, finalement pas très vieux, mais en excluant bien sur les 2005. Il s’agit de l’année 2005.


Fût n°4 : 1999, un grand millésime généreux et massif grâce au soleil de septembre. Vendanges classiques les 19 et 20 septembre.

Aloxe-Corton 1999 : rondeur, épice et grain tannique pour un vin encore jeune.

Pernand-Vergelesses premier cru les Vergelesses 1999 : un fruit fumé noble, une charge tannique équilibrée, une belle allonge.

Beaune premier cru les Grèves 1999 : derrière la structure toujours caillouteuse du Beaune, une douceur réglissée, une acidité de bon aloi.


Fût n°5 : vendangés fin septembre (les Iles le 27, le Corton le 25), les 1988 ont l’acidité et la fraîcheur des grandes années de garde.

Pernand-Vergelesses premier cru Ile des Vergelesses 1988 : une essence de fruits, une infusion, avec toujours du fruit, une pointe fumée et une empreinte superlative. ++

Corton grand cru 1988 : un vin sur un équilibre assez proche, toutefois plus puissant et plus terrien, moins « infusé ».


Fût n°6 : après de terribles gelées d’hiver, un mois de septembre idéal fait de 1985 un grand millésime, profond et harmonieux. Le Beaune est récolté le 24, puis le Pernand le 28 septembre.

Beaune premier cru Clos du Roi 1985 : du caillou, de la rondeur et un côté glycériné un peu appuyé.

Pernand-Vergelesses premier cru Ile des Vergelesses 1985 : un nez qui truffe, sur une corbeille de fruits noirs fumés, un côté « tendre » et velouté, complexe, finement épicé. +++


Fût n°7 : mythique 1978 ! Après une fleur longue et laborieuse entraînant du millerandage, la maturité vient sur le tard et les vendanges débutent en octobre (le 10 octobre pour le Vergelesses).

Aloxe-Corton 1978 : un bonbon de douceur, totalement fondu, presque « sucré », toujours épicé et un fruit encore perceptible. +++

Pernand-Vergelesses premier cru les Vergelesses 1978 : vin encore bien droit, encore du fruit, pointe fumée, laissant une longue empreinte. +++


Fût n°8 : l’année de la sécheresse. Fait rare à l’époque, des vendanges début septembre (le 8 pour l’Aloxe et le 10 pour Ile), pour des vins murs aux tanins fermes.

Aloxe-Corton 1976 : réduit ? un peu fermé à mon avis.

Pernand-Vergelesses premier cru Ile des Vergelesses 1976 : évolution nette au nez, un fruit compoté encore frais, une bouche droite, toute en dentelle. +


Fût n°9 : 1964, une grande année grâce à un été chaud et des pluies venues au bon moment ? Vendangés les 18 (Corton) et 19 (Ile) septembre, les vins ont du corps, de l’opulence et un fruit d’un rare intensité.

Pernand-Vergelesses premier cru les Vergelesses 1964 : nez infusé, frais, de méditation. Bouche grillée / fumée, fraîche, d’une persistance superlative. Magnifique. ++++(+)

Corton grand cru 1964 : un Corton en pleine force de l’âge. La structure est présente, les tannins sont fondus, le fruit encore éclatant. Le vin de la dégustation (et pour une fois, j’ai trouvé Corton supérieur à Ile des Vergelesses). +++++


Passage au stand pour un rinçage à l’H2O (sans intérêt si ce n’est laver les verres J) pour passe des terroirs ferrugineux aux marnes blanches de Pernand.


Fût n°10 : 2022, le petit dernier, cueilli tout début septembre. Grâce aux pluies de juin puis à la canicule estivale, les Chardonnays sont ouverts avec une belle matière en conservant une trame dynamique et fraîche.

Pernand-Vergelesses Devant les Cloux 2022 : simple mais sérieux, frais et élégant.

Beaune premier cru Clos des Champs Pimonts 2022 : un vin minéral, gras, tendu.

Pernand-Vergelesses premier cru Clos du Village 2022 : fermé !


Fût n°11 : millésime mystère ! De la fraîcheur, de la tension, de l’énergie … un millésime de garde qui a encore de la réserve.

Pernand-Vergelesses premier cru Sous Frétille 2014 : c’est jeune mais complexe, avec une belle acidité, une finale charmeuse, grillée.

Corton-Charlemagne grand cru 2014 : un vrai grand cru, corpulent, charpenté, profondément minéral, un joli gras qui vient le civiliser. Une rétro sur le grillé, presque intégrée. ++

ð  Il s’agit de l’année 2014.


Fût n°12 : Août ensoleillé, septembre frais et sec … 1995 offre une belle maturité, un superbe équilibre entre puissance, gras et minéralité. Les deux cuvées sont récoltées les 25 et 28 septembre.

Pernand-Vergelesses premier cru Sous Frétille 1995 : malgré une température pas optimale (un peu chaud) et une quantité dans le verre microscopique, j’ai décelé un vin vif quoique rond, avec une évolution très intéressante virant vers la truffe.

Corton-Charlemagne grand cru 1995 : la température lui a joué sans doute un mauvais tour, car j’ai trouvé ce Charlemagne … dilué !


Fût n°13 : parfois timides dans leur jeunesse, les Charlemagne de Pernand (climat « En Charlemagne ») s’ouvrent et se dévoilent après longueur de temps et patience. Avec les années, se dévoilent l’amande grillée, le miel et la truffe blanche …

Corton-Charlemagne grand cru 1985 : je me retrouve assez dans la description proposée par Vincent Rapet. Un nez grillé sur le sésame, dégageant une impression de fraîcheur. Bouche structurée corpulente, évolution vers des notes de truffe, une aromatique superlative. Grande allonge finale. ++++


Un moment de dégustation exceptionnel au domaine, une organisation maîtrisée, une signalétique précise. Merci aux équipes du domaine pour ce parcours bourguignon.

Au moins deux confirmations :

-      ma préférence de l’Ile des Vergelesses sur le Corton, pour son supplément de finesse et d’élégance ;

-      la qualité des vins produits par le domaine, quel que soit le cru, et leur potentiel de garde même sur les petites appellations ;


A quand la prochaine ?



Bruno